La journée de la femme. Une journée dans l’année où les femmes passent avant les hommes. C’est la moindre des choses. Si l’on regarde l’actualité, on voit bien que les discriminations envers les femmes dans l’emploi persistent, même si il y a lieu d’être (un peu) optimiste.
Le vendredi 5 mars, La HALDE a publié son rapport 2009. 6,5% des réclamations reçues en 2009 concernent le sexe. Louis Schweitzer, le président sortant de La HALDE, s’est toujours étonné de ce faible taux. D’après lui, les femmes ont tellement intégré la discrimination à leur égard qu’elles ne portent pas plainte. Je pense qu’il a raison. Le taux de réclamations sur le motif de l’état de grossesse atteint lui 2,5% en 2009. En soi, c’est un taux assez faible, mais il représente une augmentation de 60% par rapport à 2008. Y a-t-il eu plus de discriminations envers les femmes enceintes en 2009 ? Je ne le pense pas. Je pense plutôt que les femmes commencent à ne plus accepter la discrimination comme un état de fait et revendiquent davantage leurs droits. C’est une très bonne chose.
Le « Rapport Gresy » publié en juillet 2009 nous donne une montagne d’informations sur la situation des femmes dans les entreprises. Citons celles qui concernent la gouvernance des entreprises en France :
- 10,5% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40
- 13,5% de femmes dans les comités de direction / comités exécutifs des 500 premières entreprises françaises (42% de ces entreprises n’ont aucune femme dans ces instances)
« Mais tu as évoqué des raisons d’être optimistes ! », me direz-vous. Oui, car à côté de ces chiffres nous commençons à en voir d’autres qui montrent l’intérêt des entreprises à féminiser leur encadrement et leur comité de direction. Et l’intérêt des entreprises est un argument plus fort que d’évoquer l’illégalité de la discrimination ou de faire appel aux valeurs morales.
La société de conseil McKinsey a publié deux études passionnantes, Women Matter 1 et Women Matter 2. D’après celles-ci, les entreprises ayant la plus grande proportion de femmes dans leur comité de direction ont également une meilleure performance financière. Il serait dangereux de créer un lien direct de causalité entre ces deux phénomènes, mais la question mérite d’être posée.
Le cabinet de conseil en recrutement et RH, Hudson, a également publié une étude intéressante : « How women differ from men as leaders » ou « Et si l’homme de la situation se révélait être une femme ? ». L’étude montre que les femmes leaders ont souvent abandonné leur comportement naturel afin d’accéder à des postes de direction et ont adopté un comportement « typiquement masculin ». Comme dit le communiqué de presse : « Les femmes seraient de meilleurs leaders que es hommes, si on leur permettait de capitaliser sur leurs propres points forts : l’ouverture d’esprit, le sens du consensus, et l’ouverture au changement ».
Enfin, une étude sera publiée dans le numéro d’avril de la revue du CNRS Travail sur les performances des entreprises du CAC 40. D’après cette étude, les entreprises ayant un taux d’encadrement féminin d’au moins 35% ont une meilleure croissance de leur chiffre d’affaires, une meilleure rentabilité et ont embauché davantage de collaborateurs.
Des raisons donc d’être optimiste. A condition que les dirigeants des entreprises lisent les bonnes études !